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Quotidien écolo

Les petits gestes en société

 

Notre société moderne associe confort et consommation. Pourtant, il est possible de rester conscient et raisonnable, sans pour autant renoncer à se faire plaisir : vivre éco-responsable ne signifie pas vivre reclu tel un ermite, loin de là !

A l'heure du "toujours plus"

Actuellement, nous vivons dans une société qui nous incite au "toujours plus" : toujours plus consommer, toujours plus vite, toujours plus neuf, toujours plus à la mode, toujours plus beau, etc... Ce mouvement engendré par notre société occidentale, lié notamment à l'influence de la publicité et des médias, n'est pas sans effet sur notre planète. Cela incite à jeter des objets ou vêtements qui pourraient encore être utilisés, ou bien réparés, recyclés ou donnés, accélérant ainsi l'accumulation de nombreux déchets.

De nos jours, on consomme 3 fois plus qu'en 1960 : on a donc bien plus d'impact sur l'environnement !

Cet élan de consommation engendre aussi l'augmentation de la production de ces mêmes objets afin de satisfaire la demande en les rendant plus attirants et plus performants, créant ainsi l'augmentation des gaz à effet de serre liés à leur production.

Exemple : l'impact des smartphones

88% des français changent de smartphone alors qu'il fonctionne encore.

  • Environnemental : surtout en raison de l'extraction des minerai qui détruit les écosystèmes et engendre des pollutions au niveau de l’eau, de l’air et des sols.

  • Ethique : les conditions de travail sont généralement déplorables et violent les droits humains.

  • Social : "l’extraction des « minerais de sang » [...] conduit à alimenter des conflits armés aux dépens des populations locales".

Avoir conscience des impacts de chacun de nos achats, que ça soit au niveau vestimentaire, alimentaire, multimédia ou autre, pourrait déjà nous aider à minimiser notre consommation et surtout à la rendre plus responsable.

Comment mieux consommer

Il existe plusieurs possibilités quand on veut se procurer quelque chose. On peut tout d'abord l'acheter neuf, en provenance de son propre pays ou d'un pays plus ou moins éloigné. Il faut savoir qu'en 2007, les produits d'importations représentaient près de la moitié de l'empreinte carbone de la consommation en France.

La moitié de l’empreinte carbone des ménages est  dûe aux émissions liées aux importations, qui ont augmenté de 85% entre 1995 et 2012.

Outre le fait d'acheter local pour limiter son empreinte carbonne, on peut aussi privilégier l'achat de produits d'occasion. Pour cela, il existe divers moyens : de particulier à particulier, via une entreprise ayant reconditionné le produit, dans des magasins de type recyclerie, ressourcerie ou friperie, ou encore sur des marchés ou vides-greniers.

Ce type de consommation porte le nom d'économie circulaire. Cela consiste à limiter la consommation, le gaspillage des ressources et la production des déchets, en produisant des bien et des services de manière plus durable. A titre individuel, on peu par exemple donner une seconde vie à ce dont on ne se sert plus, en le revendant ou donnant pour un second usage direct, ou en permettant la réparation, le recyclage, ou le tri. On comprend ainsi qu'une économie plus circulaire permettrait de réduire considérablement l'émission de gaz à effet de serre, et donc de préserver notre environnement.

Selon le Circularity Gap Report :

62% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dûes à l'extraction, la transformation et la production, contre 38% liés à la livraison et l'utilisation

Pour une vision plus vaste sur les impacts positifs de l'économie circulaire à l'échelle nationale et européenne, je vous invite à consulter le site de l'OCCE.

Quelques exemples d'initiatives

Trouvez une AMAP près de chez vous !

Un drive zéro-déchet pour les Montpelliérains par là, mais il y en a d'autres en France !

Récupérer des matériaux destinés à être jetés pour en fabriquer des objet? C'est le crédo de La Débrouille !

  • Alimentation : de plus en plus de produits locaux issus de l'agriculture biologique ou raisonnée sont proposés via des regroupements de producteurs (AMAP, livraison de paniers, marchés, magasins de producteurs ...).

  • Zéro-déchets : le vrac se développe considérablement, avec notamment l'apparition de drives zéro-déchet pour favoriser l'accès à ce type de consommation.

  • Gestion des déchets : de plus en plus de villes mettent des composteurs à disposition des habitants afin qu'ils puissent mieux gérer leur déchets alimentaires.

  • Economie circulaire : de plus en plus d'entreprises s'engagent dans une économie plus circulaire en fabriquant des produits à base de matériaux recyclés ou encore en proposant de reprendre d'anciens produits afin de les réparer ou de réutiliser leur composants.

Qu'en est-il de l'électricité?

Outre la surconsommation omniprésente dans notre société, un autre point important pour mieux gérer notre quotidien repose sur l'utilisation de l'électricité. Sa démocratisation n'est pas sans effet sur notre planète. On ne compte plus le nombre de fois où on allume un écran, un luminaire, où l'on branche un appareil quelconque sur une prise... Chacun de ces gestes, bien qu'ordinaires, ne sont pourtant pas anodins.

80 €/an/foyer

C'est le coût que peut atteindre la consommation de nos appareils en veille

Et oui, même un simple appareil en veille consomme !

Selon l'Ademe, un téléviseur moderne en veille durant une année consomme environ 8,76 kWh

Selon l'Ademe, un chargeur branché inutilement 3h/j pourrait consommer jusqu'à 285 Wh/an

Ce n'est rien, direz-vous, mais imaginez cette dépense d'énergie au niveau mondial, par foyer, cinéma, salle de jeu, grande enseigne... Que penser alors de la dépense énergétique cumulée de chaque appareil électrique que nous utilisons quotidiennement ? Elle est certainement énorme, et avec elle, l'émission de gaz à effets de serre, l'utilisation d'énergies fossiles, la pollution des eaux et des sols...

D'où provient notre électricité ?

A l'heure actuelle, il nous parait tout à fait normal d'avoir accès à l'électricité, et c'est tout juste si l'on cherche à savoir d'où elle vient et comment celle-ci est produite.

La part d'électricité renouvelable - c'est à dire "produite grâce au mouvement de l'eau, au vent, au soleil, à certains de nos déchets..." - est encore assez faible, malheureusement pour la planète puisqu'il s'agit d'une électricité durable. "Elle n'hypothèque pas l'avenir de la planète [...] n'est pas créée à partir de matières dont le stock est limité dans la nature. Elle est donc inépuisable et peu polluante en termes de production, même si un débat existe sur la rareté des matériaux utilisés pour la fabrication des panneaux solaires." (Changer d'ère l'air de rien, de Valère Corréard)

Quelques astuces pour limiter ses dépenses en électricité

Si l'on ne peut pas en tant qu'individu agir directement sur la production d'électricité (bien qu'adhérer à des fournisseurs comme Enercoop soit un premier pas), on peut en revanche agir sur sa propre consommation, selon ses moyens et sa motivation.

Un programme "éco" pour laver son linge ou sa vaisselle c'est jusqu'à de 45% d'économie

En France, si tous les ménages disposaient d'appareils électroménagers A+++, on économiserait l'équivalent de la consommation d'électricité de 2 millions de Français

  • Si on débranchait tous nos appareils en veille, on pourrait réduire notre consommation de 10%.

  • Passer d'une ampoule halogène à une LED permet d'économiser jusqu'à 1200€ sur 15 ans pour 10 lampes d'équivalence 60W.

  • Le givre d'un congélateur augmente considérablement sa consommation au delà de 2-3mm ; de même, nettoyer sa grille arrière des poussières et autres saletés peut aider à réduire sa consommation de 30%.

  • Sur un lave-linge, un programme à 30° et sans prélavage est souvent aussi efficace qu'un programme à température plus élevée et jusqu'à 2 à 3 fois moins énergivore.

  • Utiliser des plaques à induction, c'est 20 à 25% d'économie par rapport à d'autres types de plaques de cuisson.

Pour aller plus loin, voici une brochure très complète pour mieux comprendre ses dépenses en électricité et les diminuer.

Et l'eau, on en parle?

Cela fait déjà plusieurs années qu’on entend parler du réchauffement climatique, de la sécheresse et la raréfaction des sources qui nous menacent. Selon l'OCCE, "à l’horizon 2050 [...] ce sont environ 5 milliards d’humains qui pourraient être (risquent d’être) confrontés à des situations de pénurie d’eau au moins un mois par an. De plus, selon l'ONU, d’ici 2030, la demande mondiale totale en eau devrait dépasser l'offre de 40%." Ce problème du manque d’eau qui guette ne semble pas directement nous concerner, ou du moins pas dans l’immédiat. Pourtant, nous utilisons l’eau au quotidien et sommes l’un des principaux acteurs pouvant jouer un rôle dans son économie.

En France, 15 à 20% de l’eau douce renouvelable est prélevée annuellement pour l’eau potable et les activités économiques : agriculture, industrie, loisirs, refroidissement des centrales électriques.

En 2012, un adulte consomme en moyenne 145 litres d'eau par jour (ce chiffre varie selon la région habitée, le climat, etc.) : pour boire, mais aussi pour cuisiner ainsi que pour l'hygiène et l'entretien.

Des gestes simples pour réduire sa consommation d'eau

Agir sur sa propre consommation est donc un premier pas vers la préservation des nappes phréatiques, des sols, et donc de la biodiversité. Voici quelques gestes simples à adopter pour réduire sa consommation d’eau au quotidien (pour la planète, et aussi pour le budget !), sans réduire son confort pour autant.

Résumé des bons gestes en vidéo juste ici !

365 litres d'eau par an
C'est ce qu'on peut économiser en se brossant les dents avec un verre d'eau pour se rincer la bouche

Aïe ça fuit !

- un goutte à goutte = 4 L/h

- un mince filet d’eau = 16 L/h

- une chasse qui fuit = 25 L/h

  • Installer des mousseurs à eau, une douchette économique ou encore une chasse double permet de diviser sa consommation d'eau de moitié.

  • Prendre une douche de courte durée est 4 fois plus économe qu'un bain (1 bain de 150L d’eau = 4 douche de 4 à 5 min).

  • Penser à fermer les robinets lorsqu’on se savonne sous la douche, lorsqu’on se lave les mains ou qu’on se brosse les dents, évite la perte de dizaines de litres d'eau par jour.

  • Utiliser un filet d’eau plus mince pour se laver les mains ou rincer sa vaisselle.

  • Opter pour un lave-vaisselle et/ou un lave-linge qui consomme moins, et bien les remplir avant usage.

  • Réparer toute fuite d’eau.

  • Régler sa chasse d’eau de manière à dépenser moins (astuce : pour les moins aguerris, vous pouvez réutiliser une ou deux bouteilles de 1,5L en les plaçant remplies dans la cuvette de vos toilettes, cela économisera entre 1,5 et 3L à chaque chasse d’eau).

Que devient l'eau utilisée?

En plus de l’impact du prélèvement de l’eau pour notre consommation, il faut avoir conscience du rejet des eaux non consommées. Ces eaux usées sont généralement traitéespar des stations d’épuration, mais certains polluants comme les pesticides, les résidus médicamenteux ou encore les métaux lourds sont encore rejetés dans les milieux aquatiques par manque d’efficacité des systèmes de traitement.

80% des eaux usées au niveau mondial ne sont pas traitées et se déversent alors dans les cours d’eau.

S’ajoute à cela le déversement des eaux pluviales, non traitées, qui se chargent en substances polluantes par ruissellement (« pesticides dans lesespaces verts et les jardins, zinc sur les toitures, hydrocarbures sur les routes et les trottoirs, etc. »). A nous donc d’être vigilants en choisissant des produits d’entretiens moins dangereux pour l’environnement et en bannissant les pesticides de nos jardins, à l’image de nombreuses communes qui rejoignent le « zéro-phyto » en s’engageant à ne plus utiliser de pesticides pour l’entretien des espaces verts publiques.

En 2018, seulement 40% d’eaux de surface en Europe a atteint l’état écologique minimal fixé par l’Union Européenne.

Voyons au delà

Pour aller plus loin, il est important d’avoir en tête qu’en dehors de notre foyer, de nombreux secteurs sont consommateurs d’eau en grande quantité : les infrastructures (écoles, hôpitaux..), le secteur de l’industrie (fabrication du plastique, des vêtements, ...) et celui de l’agroalimentaire (transformation des aliments).

2700 litres d'eau

C'est la quantité qu'il faut pour produire un t-shirt

Toutes ces dépenses en eaux et leur rejet, une fois cumulées à  l’échelle d’un pays ou même de l’humanité, représentent un enjeu considérable pour l’environnement. C’est là que changer notre façon de consommer de manière plus générale prend tout son sens, puisque tout est lié. Choisir un objet de seconde main, par exemple, évitera l'émission de gaz à effet de serre liés à la production d'un objet neuf, au transport et à l'extraction de ses différents composants, réduira la part d'électricité consommée et par la même évitera que des centaines de litres d'eau ne soient dépensées pour la fabrication de ce même objet et que ces eaux sales ne soit rejetées dans l'environnement sans être suffisamment traitées.

Sources et inspirations

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